♥️ Ma Mère Est Morte Et Je Ne Pleure Pas
Pleurersa mère, c'est pleurer son enfance. J'ai été un enfant, je ne le suis plus et je n'en reviens pas. de Albert Cohen issue de Le Livre de ma mère - Découvrez une collection des meilleures citations sur le thème 30 citations sur l'enfance
Jene pleure pas ma grand-mère. Mon grand frère est décédé d'un cancer voila 4 ans. Il avait 18 ans, j'en avais 13. Je venais plus ou moins de finir un deuil très long et douloureux quand ma grand mère est
SharleenSpiteri (Texas) en deuil, elle pleure la mort "violente et dure" de sa mère. 2 partages. Publié le 27 Juillet 2021 - 09h54. Par Gonzague Lombard Rédacteur Passionné de chant, des
Ettoute ta vie tu la pleureras car une maman, c'est irremplaçable. La mienne est morte en 1996 et je pleure encore. Pas de frêre, pas de sœur, des enfants qui ne me regardent pas. je suis fille unique et n'ai plus personne; mon père la suivie ne 2001. C'est très dur. mais c'est la vie il faut continuer à vivre.
UneSélection de 4 citations et proverbes sur le thème morte pleure. 4 citations < Page 1/1 « Un ascète ne pleure pas », se dit-il en serrant les lèvres. Il eut envie de crier, d’extérioriser sa douleur, mais, craignant que l’écho ne le trahît en répercutant sa voix, il se ravisa. Il ouvrit alors les Évangiles et relut la fameuse phrase de Jésus: « Celui qui croit en moi
Mamère est morte elle me manque ; Ma mere me manque Je n'arrive pas à faire le deuil de ma mère - Meilleures réponses; Je n'ai plus de maman - Forum - Famille et belle-famille; A 13 ans, j'ai perdu ma mère et elle me manque - Forum - Ado; Comment vivre sans mon frère décédé il y a 11 ans ? - Forum - Famille et belle-famille; Faire le deuil de sa maman - Forum - Famille et belle
lesmédecins ne savent pas si ils lui reste plusieurs années, plusieurs mois ou plusieurs semaines mais c'est peu ça c'est sûr elle est a l'hosto ou chez moi où je lui ai fait
Cejeudi 11 août, Jean-Luc Reichmann a annoncé une triste nouvelle à ses fans sur son compte Twitter, la disparition de sa mère, Josette. « Maman, aujourd’hui je pleure », a
ParAdélie Le Pian Le 08 septembre 2016 à 16h53 . Faits divers; Témoignages; Télé et téléréalité; Insolite; Quelques jours avant sa mort, Brenda Schmitz, mère de quatre enfants, donne
Celane veut pas dire que votre amour pour votre grand-mère était moindre ou que la mort soit devenue dérisoire à vos yeux 6 On en parle sur le forum de Psychologies “Pleure”
Lechagrin est le reflet du lien qui a été perdu. Cette perte ne diminue pas parce que vous êtes un adulte ou parce que votre mère ou votre père a vécu une longue vie. Notre société exerce une énorme pression sur nous pour surmonter le
Jai perdue mon frère en octobre Le jour de l'anniversaire de ma mère (le 2) il c'est fait enterrer Mais je ne. Doctissimo. Forums. Santé . Famille. Bien-Être. Forums. INFOS Coronavirus. Autotest covid; Omicron; Pass vaccinal; Vaccination enfant; Vaccin covid; Santé. Coronavirus; Coronavirus; Coronavirus. Actualités coronavirus en direct. Tout savoir sur le
Jeprendrai l’autobus 5 à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai même dit : « Ce n’est pas de ma faute. » Il
xuRW5. Source A Madea HalloweenComment est-ce que je veux qu’on se souvienne de moi une fois que je serai morte ?Ca n’a absolument aucune ne peux pas gérer les situations auxquelles je dois faire face sur terre, et gérer en même temps celles qui surviendront éventuellement une fois que je serai sous terre. C’est tout simplement perdu ma grand-mère aujourd’hui. Ou plutôt hier, étant donné que le texte sera publié demain. Je ne peux le publier ce soir. Demain matin je me rendrai certainement compte qu’il y a des choses que je n’ai pas envie de partager, alors je les effacerai. Oui, ça arrive parfois, on ne peut pas toujours tout n’ai jamais été proche de ma grand-mère. Je peux compter le nombre de fois que je l’ai vue, ce qui signifie que ça ne va pas au-delà de 35. Ce n’était pas une femme très commode. Elle était particulièrement querelleuse, et ne se laissait faire sous aucun mère ne savait comment m’annoncer son décès. Elle pensait que j’allais m’effondrer. La vérité est que j’ai ri quand elle me l’a dit. Et j’ai lancé un “Nooooooon” d’étonnement. Ma réaction renvoie directement à ma question de départ “Comment est-ce que je veux qu’on se souvienne de moi une fois que je serai morte ?” Qu’est-ce que je retiens de ma grand-mère ?J’en ai voulu à mes parents toute ma vie de m’avoir donné le nom de quelqu’un d’autre. J’ai toujours trouvé qu’ils ne s’étaient pas donnés beaucoup de peine. J’aurais préféré qu’ils se concertent et me trouvent tous les deux un nom, plutôt que de plaquer celui, et même ceux de quelqu’un d’autre sur mon acte de naissance. Anne Marie C. Et même M. Et rien de tout ça n’était à moi. C’était à ma noms que je n’ai jamais vraiment appréciés que très tard, elle les portait fièrement et interdisait à toute personne, elle comprise, de parler d’elle en utilisant “certains” de ses prénoms. C’était Anne Marie C. Ou quand elle était très fâchée, Anna M. “Moi Anna M., on ne me traite pas de cette façon !” C’est comme ça que ma mère m’appelle. Anna me souviens, quand on était enfants, ma sœur avait un caractère exécrable, et ma mère se demandait parfois si ce n’était pas elle qui aurait dû s’appeler Anne Marie C. Et même M., ce M que seuls les gens vraiment, mais alors vraiment proches de moi utilisent. Au fil des ans il s’est avéré que non. J’avais été bien nommée. Bien que je ne l’accepte que ce soir, alors que ma grand-mère est déjà ri lorsque le décès de ma grand-mère m’a été annoncé. Parce que la première chose qui m’est venue à l’esprit c’est sa copine et elle démontant le comptoir d’un bar à mains nues parce que le barman avait manqué de respect à ma grand-mère. “Moi, Anne Marie C., on ne me parle pas comme ça !!!”Mon père avait trouvé cette situation honteuse. Les gens autour se délectaient du spectacle. Et moi je regardais, effarée. Comment chacune de ces personnes se souvient-elle de cette scène aujourd’hui ? Ma grand-mère n’a aucune influence dessus. Qui sait ? Victor Hugo ne voulait peut-être pas qu’on se souvienne de lui comme de celui qui a écrit Le dernier jour d’un condamné. Jacques Prévert détestait peut-être son poème Le désespoir est assis sur un banc. Mais ce sont les premières choses qui me viennent à l’esprit quand j’entends leur nom ou quand je pense à eux. Oui, je pense parfois à Jacques Prévert. Mais ça, c’est une toute autre me souviens aujourd’hui de cet accès de colère de ma grand-mère avec beaucoup de fierté. On ne lui marchait pas sur les pieds. Personne. Pas même son mari, et aucun de ses 14 enfants. Elle était pourtant fille unique. Son mari aussi. Je me suis toujours demandée s’ils voulaient se venger de la vie en faisant autant d’enfants. Je ne le saurai jamais, les deux ne sont les souvenirs que j’ai de ma grand-mère me font rire. Elle criait sur quelqu’un dans la moitié d’entre eux, et elle me regardait en se demandant quelle mesquinerie elle allait me faire subir dans l’autre. Ma grand-mère était spéciale. Je me souviens une fois, je me suis installée pas loin de chez elle pour quelques mois. Je ne suis pas allée la voir, je pensais qu’elle n’en aurait eu aucune envie de toute façon. Un jour son gardien a débarqué avec un message. “Ta grand-mère te fait dire que quelle qu’ait été la faute qu’elle a commise, elle demande pardon.”Je n’ai pas attendu la fin du message. J’ai sauté sur une moto et je suis allée immédiatement demander pardon. Le message était clair. Comme on dit chez moi, “j’étais morte en guerre”. Elle m’a accueillie avec un sourire narquois. “Donc tu es à Yaoundé ?” Une femme qui venait de me faire parvenir une menace à peine voilée ! Je me suis immédiatement confondue en excuses, prête à pleurer s’il le fallait pour qu’elle oublie ce qu’elle considérait comme un cet effet que faisait ma grand-mère à tout le monde. Il ne fallait pas la contrarier. Encore moins l’énerver. Ses frasques seront racontées encore longtemps, chacune plus étonnante que les rirai encore longtemps en pensant à ma grand-mère. La dame ne faisait rien de conventionnel. Elle s’était achetée un pick up, et exigeait de voyager dans un fauteuil en rotin à l’arrière, dans la benne couverte d’une bâche. Qui fait ça ? Comment pleurer lorsqu’on y pense ? Une vieille dame traversant tout Yaoundé dans un fauteuil en rotin à l’arrière d’un pick up ?Voilà comment je me souviens d’elle. La dernière fois que je l’ai vue, elle m’a toisée en me disant que non seulement je venais chez elle sans prévenir, mais en plus je venais à une heure tardive ! Si j’étais venue plus tôt j’aurais pu lui faire les ongles et les cheveux ! C’était l’année ne crois pas qu’elle ait pensé à moi sur son lit de mort, encore moins à la manière dont je me serais souvenue d’elle. Elle avait certainement d’autres chats à fouetter, et des arrière-petits-enfants à embrasser. Je ne pense pas, vu la relation distante que nous avions, qu’elle aurait pu imaginer que j’ai des souvenirs d’elle. Elle a dû oublier son vacarme ce soir-là, dans ce bar-là. Pourtant je m’en souviens, moi, le cœur rempli d’orgueil. J’ai eu une grand-mère atypique !Alors non, la manière dont on se souviendra de moi quand je mourrai n’a pas d’importance pour moi, car je n’ai et n’aurai absolument aucune influence sur les souvenirs des gens. Ce dont j’ai été fière fera peut-être la tristesse de ceux qui me sont chers. Ce que j’ai détesté fera peut-être leur orgueil. Ce que j’ai délaissé sera peut-être leur héritage. Ce à que je me suis accrochée n’aura peut-être aucune valeur pour chose est sûre, ils se souviendront de mon nom. Anne Marie C. ; Anna M. Ce que la majorité ne saura sans doute pas, c’est que ce nom n’a jamais vraiment été le mien. Il a appartenu à une femme bien plus admirable que moi, qui a marqué toute une époque à travers des générations au sein de sa famille et même au-delà. Ils ne sauront pas qu’il m’a juste été prêté, dans l’espoir que je serais aussi mémorable qu’ mon nom est Befoune et j’ai perdu ma grand-mère. Applaudissez pour cette histoire si vous l’avez aimée. Applaudissez quand même si ce n’est pas le cas. J’ai besoin d’encouragements. Vraiment.
Nous avons recueilli les témoignages de plusieurs personnes qui ont accepté de partager leur expérience face à la mort et au MAI 2014 Lecture min. Il n'y a pas une seule façon de vivre la mort et le deuil, même si certaines étapes du processus et les mots qui tentent de raconter le chagrin se ressemblent. Chaque individu est confronté, tôt ou tard, à la perte d'un être cher et va devoir faire face à une situation qui, comme un séisme, détruit tout sur son passage mais réveille également notre instinct de survie car, même avec la plus grande des douleurs, la vie continue. Face à la mort, les mots manquent et sont, la plupart du temps, vides de sens. Pourtant, lorsque le temps passe, parler ou écrire sur cette douleur permet souvent d'avancer. Les témoignages recueillis, pour compléter notre article "Le deuil le point de vue des psychologues", racontent, chacun à leur façon, comment la mort vient ébranler nos vies et comment chacun de nous gère l'après, lorsque la vie reprend son cours et qu'elle nous oblige à revenir, même petit à petit, à la réalité. "Les rires ont cessé" - Témoignage de Je me souviens encore du moment où le téléphone a sonné, je riais avec ma soeur et un ami à elle, un samedi matin un peu avant Noël, il y a quelques années. Le téléphone sonne toujours chez nous, je n'y ai pas fait attention. Je me souviens encore des mots de ma maman entrant dans la pièce, décomposée, "J. est morte". Les rires ont cessé. Je ne pouvais pas y croire, qu'est-ce qu'il s'était passé ? Je suppose que j'ai eu les explications de ma maman, mais mes souvenirs de cette matinée sont incomplets, je me souviens surtout de la lumière au-dehors. L'état est indescriptible, c'est comme si un grand vide s'était ouvert en moi, un vide que rien ne pourrait jamais plus combler. Voilà, c'est ça, j'étais vide. Et je voyais que tous les membres de ma famille étaient pareils. Vides, amorphes, incapables de prononcer une parole. Mais quel poids peuvent avoir les mots à ce moment-là ? Quand le fait divers touche notre famille Ma cousine, qui avait environ 25 ans, a été assassinée par sa mère. On n'a jamais su ce qu'il s'était passé dans sa tête pour qu'elle fasse ça. On a juste eu des échos de choses horribles, de lit, de sang, de hache, on n'en sait pas plus. Je ne veux pas le savoir. Chaque deuil comporte son lot de colère et d'incompréhension. C'était d'autant plus fort pour nous, car nous n'avons jamais su ce qu'il s'était réellement passé, ce qui avait poussé une mère à faire ça à son enfant. Elle avait d'ailleurs disparu lorsque le corps a été découvert c'est horrible, non, de parler d'une personne qu'on a chérie en disant "le corps"?, elle a été retrouvée plusieurs jours après. Plus tard, elle est décédée en prison. Outre la violence de la mort, que, soyons clairs, on ne surmonte pas, jamais, on doit faire face à plein de choses. Les articles dans la presse, l'intrusion dans la vie privée, les scellés sur la maison, et surtout l'enquête judiciaire. Toute ma famille a rencontré la SRPJ la police judiciaire, et même le juge pour certains d'entre eux. Pour nécessaires qu'elles sont, ces formalités rendent la mort et le deuil mécaniques. Les agents font leur travail et notre détresse, même s'ils la comprennent, n'a pas sa place dans le système. Après ça, je n'ai plus lu les "faits divers" pendant un moment. Je ne voulais pas me trouver devant ces histoires qui me rappelaient irrémédiablement celle de ma famille. Je ne voulais pas avoir ce comportement intrusif dans la vie des gens, comme d'autres l'avaient fait avec la nôtre. Prise de conscience et mécanisme de survie C'est à la mort de ma cousine que j'ai pris conscience de mon mécanisme de survie j'enfouis l'évènement douloureux, et tout ce qu'il transporte, jusqu'à être guérie, jusqu'à sentir que je peux le ressortir. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs de ce moment-là, car je pense que j'ai essayé d'occulter un maximum de choses, de ne plus rien ressentir. J'avais ma Licence à passer, et ça m'a donné un but sur lequel me focaliser, pour ne plus penser au reste. Elle ne le sait pas, mais c'est mon autre cousine qui m'a aidée à m'en sortir, la soeur même de celle qui est décédée. À l'enterrement, je l'ai vue si forte, je pleurais toutes les larmes de mon corps devant les photos d'elles deux, et c'est elle qui est venue me consoler. Elle qui a ensuite perdu sa mère lorsqu'elle est décédée en prison. Sa mère, la meurtrière, mais toujours sa mère. Je me souviens d'en avoir voulu un moment à mes amis de l'époque, qui n'ont pas su me réconforter, qui embrayaient sur une autre conversation lorsque j'en parlais. Mais qui aurait envie de parler de ça ? Nous avons tous des histoires douloureuses que nous n'avons pas envie de voir ressortir. Se protéger soi-même J'ai sûrement été touchée beaucoup plus que je ne veux bien l'admettre. Pendant longtemps, je me suis protégée, involontairement, des émotions fortes. D'autant que, quelques mois après cette histoire, j'ai perdu une grand-mère et un grand-père adoré. Parfois, ça arrive encore que, lorsque je vis une émotion forte, même positive, je me verrouille complètement. Après celle-ci, j'ai dû faire face à plusieurs autres morts douloureuses dans la famille, et je suis aujourd'hui très anxieuse à propos de la mort, notamment celle de mes parents à laquelle, je le sais, je dois me préparer. Cohabiter avec la douleur On reprend petit à petit le quotidien, on vit avec cette blessure. J'ai une famille très soudée, on se soutient beaucoup, elle m'aide à aller de l'avant, à faire des projets. Je ne pense pas avoir surmonté ce décès, d'ailleurs en reparler fait remonter des choses enfouies, donc je suppose que non. J'ai appris à vivre avec elle, je pense. À cohabiter avec elle, plutôt. Je sais que nous avons tous vécu cela de manière différente. Par exemple, certains sont allés voir un psychologue, d'autres non. Nous avons eu en commun la détresse, la colère, l'impuissance, la construction dans le manque. Toujours aujourd'hui, c'est une douleur vive que nous avons tous. Je me souviens que nous rigolions souvent des bêtises que faisait ma cousine J. ; quelques mois après son décès, une autre de mes cousines m'a demandé "mais est-ce qu'on a encore le droit de rigoler de ça?". C'est vrai, est-ce qu'on en avait encore le droit ? Je n'ai pas la réponse. Ses yeux, son rire me manquent beaucoup. Sa présence invasive lorsqu'elle venait chez nous, elle étalait ses affaires partout. Lorsque je pars en vacances, par exemple, et qu'elle était là. Parfois, j'ai encore l'impression de sentir l'odeur de son petit coussin au camphre, qu'elle emmenait partout. Je m'étais souvent dit que si je me mariais un jour, elle serait mon témoin. Ce sont aussi des choses dont j'ai dû faire le suite de notre article, ici, avec d'autres témoignages... Photos Shutterstock Les informations publiées sur ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue. ne fait l'apologie d'aucun traitement spécifique, produit commercial ou service.
Quand une maman fait irruption dans un rêve, c’est souvent réconfortant. Mais, tout dépend de la situation et du lien que le rêveur entretient avec celle qui l’a mis au monde. Pareil rêve peut aussi s’avérer perturbant ou gênant s’il s’agit d’un rêve érotique. Nos experts vous livrent les interprétations de deux grands psychanalystes. COMMENT INTERPRÉTER CE RÊVE ?Une maman, on n’en a qu’une. Son passage dans nos voyages nocturnes n’est jamais anodin. Il peut être tendre, il peut nous faire revivre des moments forts ou des moments qu’on aimerait passer avec elle. La figure matriarcale peut aussi débarquer au beau milieu d’un rêve érotique, de quoi nous perturber quelque la psychanalyse de ce rêve renvoie au complexe d'Œdipe. Pour un homme, rêver de sa mère réveille peut-être un désir inconscient pour elle. Pour une femme, il s’agirait du désir inconscient d’éliminer sa figure maternelle pour séduire le père. Selon le contexte, la maman peut aussi renvoyer à la situation sentimentale du rêveur et pointer un besoin d’être compris, accepté, la maman est décédée, rêver d’elle réactive des liens profonds et invitera le rêveur à se poser des questions sur le sens de sa vie. C’est aussi le signe d’un processus de deuil toujours en Jung, si le rêveur entretient de bons liens avec sa mère, alors le rêve met en lumière un cadre de sécurité et de paix. A contrario, des conflits familiaux ou personnels pourraient être à l’origine du l’Islam, une maman, en rêve, apporte son aide, son salut, sa générosité et sa compréhension dans une période difficile. Rêver sa mère, réparateur ou dérangeant Scénario-type Les situations oniriques où la mère du rêveur apparaît sont des formes extrêmement variées. Cela peut être une reviviscence de moments réels, de souvenirs forts. Mais la mère peut apparaître également de manière surprenante dans des situations saugrenues, soit pour sauver le rêveur, soit pour créer une gêne notamment lorsque le rêveur est dans une situation sexuelle. Elle peut donc représenter une autorité castratrice pour un homme comme pour une femme ou une figure salvatrice. Variantes de ce rêve Rêver de sa grand-mère, rêver de sa famille, rêver de soi enfant, rêver de son père, rêver de lait, rêver de seins, rêver de son père, rêver d’eau, rêver de la lune, rêver de tuer sa mère... Signification du rêve Interprétation freudienne Rêver de sa mère renvoie directement à la situation œdipienne ! Si le rêveur est un homme, il faudra analyser le lien à sa mère durant l’enfance entre 3 et 6 ans pour comprendre ce qui se joue dans les situations proposées par le rêve et en quoi celles-ci revisitent l’œdipe et le désir sexuel inconscient du rêveur pour sa mère. S’il s’agit d’une rêveuse, ce sont tous les liens de rivalité qui seront à analyser et voir comment le rêve organise une éventuelle volonté de se débarrasser de sa mère pour conquérir le père. Si la mère est morte réellement, le rêve viendra raconter une nostalgie du lien et un deuil encore en cours même des années après. Le rêveur viendra ici réactualiser un lien profond et se poser au travers de l’image maternelle des questions existentielles de fond D’où est-ce que je viens ? Où est-ce que je vais ? Enfin, la mère peut n’être qu’une image-écran qui viendra parler plus directement de la situation sentimentale du rêveur et d’un besoin d’être compris, accepté et aimé qui se réalise dans le rêve à défaut d’être actif dans la réalité. Interprétation jungienne Rêver de sa mère est considéré dans l’approche jungienne comme une promesse de réconfort et de vie, nourriture de la vie psychique. Si le rêve ne porte pas d’éléments conflictuels, cela peut laisser entendre que le rêveur se sent en sécurité dans la vie et en paix avec lui-même. Si le rêve comporte des éléments conflictuels, alors la vie psychique, peut être à l’insu du rêveur, se trouve dans une impasse où règne une certaine confusion. Cela indique également des conflits familiaux non réglés, voire des conflits intra-psychiques, qu’il est nécessaire de prendre en compte. Contrairement aux apparences, rêver de sa mère morte est un signe de protection. Symbolique de la mère dans les rêves La mère dans l’islam On interprète ce type de rêve dans l'islam en faisant un lien direct avec un besoin profond d’être aidé. La présence de sa mère dans un rêve laisse entendre que l’on traverse une période difficile sans voir de solutions poindre. C’est donc un appel à l’aide précis vers celle qui nous a donné la vie pour qu’elle puisse de nouveau apporter salut, générosité et compréhension. Analyse du rêve de Myriam, 24 ans Rêver de sa mère pendant qu’on fait l’amour"J’étais en train de faire l’amour avec un homme et soudain je vois ma mère entrer dans la pièce, me faire un signe d’encouragement et étendre le linge sur d’immenses fils à linge qui parcourent toute la chambre. Je me dis que cela ne va jamais finir. Je suis très en colère contre elle " Myriam, 24 ans."La rêveuse est dans un moment de sa vie où elle a besoin de trouver son autonomie sexuelle, sans référence à l’image maternelle. C’est une étape importante dans la vie d’une femme et qui peut lui permettre de vivre son corps et sa sexualité sans que l’inconscient lui rappelle toujours qu’elle est encore une petite fille. La colère que ressent la rêveuse est salutaire, car c’est celle-ci qui va lui permettre de trouver en elle-même les moyens de grandir et d’accéder à une sexualité plus mature". Illustration Photo tirée de Terminator 2 le jugement dernier 1991 © PRODUCTION / COLUMBIA TRI STAR FILM Témoignages et récits de rêves des Doctinautes RÊVER DE TUER SA MÈRE » J'ai rêvé il y a quelque temps, que je devais tuer ma mère. Ce qui était perturbant c'est que c'était mon devoir de la tuer et elle le savait, elle acceptait donc mes coups de couteau dans le dos de manière très calme. » Par un Doctinaute. Lire ce récit de rêve.
Nous avons beau lui en vouloir, la détester parfois, jamais nous ne nous autorisons à dire Je ne l’aime pas. » Notre mère reste une icône intouchable, sacrée. Décryptage du plus ambivalent des sentiments. Une obligation sociale Je n’aime pas ma mère. » Très peu d’entre nous peuvent le dire. Les mots sont trop violents, le tabou encore trop fort. Nous entretenons elle et moi un rapport de politesse, une apparence de relation normale, confie Virginie, 35 ans, réalisatrice de documentaires. Disons que je m’entends avec elle, sans qualificatif. » Tout aussi pudique, Ricardo, 37 ans, architecte, considère qu’il entretient un rapport cordial » avec la sienne, mais sans complicité aucune ». Une mère, ça reste socialement sacré, assure la sociologue Christine Castelain-Meunier. Entre l’éclatement des cellules familiales, les identités sexuelles et parentales qui se brouillent, nous vivons une période charnière. En pleine perte de repères, on se crispe sur du connu, des choses solides qui ont fait leurs preuves l’image de la mère traditionnelle est devenue plus intouchable que jamais. » L’idée même est insoutenable Se dire que l’on a une mauvaise mère, ça peut détruire, affirme le psychanalyste Alain Braconnier. Vous imaginez, elle vous a donné la vie, elle aurait donc le pouvoir de vous donner la mort… C’est le mythe de Médée, l’infanticide. » Le thérapeute observe au passage que, dans la plupart des contes de fées, la méchante, c’est toujours la belle-mère On a opéré un déplacement nécessaire à l’expression du ressenti. Cela montre combien il est difficile de manifester des sentiments négatifs à l’encontre de sa mère, mais également à quel point ils existent. On reste dans l’ambivalence permanente. » Une relation fusionnelle Quand l’enfant est tout petit, sa maman est un être idéal, capable de subvenir à tous ses besoins, rappelle la psychologue Danielle Rapoport, auteure de La Bien-Traitance envers l’enfant lire plus bas. Lorsqu’il se rend compte qu’elle est imparfaite, le choc est brutal. Plus la relation est mauvaise, plus l’impact est violent, et génère parfois un ressentiment profond qui confine à la haine. » Nous avons tous connu ces moments de violente colère contre elle, parce qu’elle n’a pas satisfait un désir, parce qu’elle nous a déçus ou blessés. Nous nous sommes tous dit, en serrant les poings très fort Je la déteste. » C’est même un passage obligé Ces moments d’hostilité font partie du développement de l’enfant, explique Alain Braconnier. Tout va bien s’ils sont ponctuels. En revanche, s’ils s’installent dans la durée, c’est plus problématique. C’est souvent le cas avec les enfants de mères narcissiques, dépressives, trop exigeantes ou abandonniques. » Dans cette relation fusionnelle par nature, la violence des sentiments est également proportionnelle à l’intensité de la fusion. Les enfants uniques ou élevés par une femme seule ont plus de difficultés que les autres à admettre qu’ils n’aiment pas leur mère. C’est le cas de Romain, 30 ans, journaliste, qui vivait seul avec sa mère dans une interdépendance totale J’étais sa raison de vivre. C’était une place privilégiée, certes, mais c’était trop lourd à porter. J’ai eu un mal fou à rencontrer quelqu’un. En l’occurrence, un garçon, c’était la seule solution. Avec une fille, la concurrence aurait été trop rude ! » Aujourd’hui, les liens sont encore très forts Je ne supporte pas d’être loin d’elle, j’habite juste à côté… En même temps, je sais très bien que cette relation me prive d’une vraie liberté. » Ils sont très peu à couper réellement les ponts avec leur génitrice. Ils refusent de lui en vouloir, tentent de la comprendre, lui trouvent des excuses une enfance difficile, un environnement pesant, un mari absent. Tous font comme si ». Comme si tout allait bien, surtout, ne pas en parler, pour éviter le conflit qui me mènerait à un point de non-retour », remarque Romain. Ils maintiennent le lien, quoi qu’il en coûte. Je la vois par devoir, regrette Anna, 26 ans, paysagiste. Je sais qu’elle m’aime, et je ne veux pas lui faire de mal. » La dette originelle » Les sociologues et les psychologues parlent d’une dette originelle », et de son corollaire, la culpabilité, qui dure toute la vie et nous enchaîne à celle qui nous l’a donnée. Et puis l’espoir, enfoui, mais tenace, que les choses finiront par changer La part raisonnable de mon être sait qu’elle ne bougera jamais, avoue Virginie, et, en même temps, il y a toujours cette envie au fond de moi que tout s’arrange un jour. » Marie, 60 ans, a perdu un enfant à la naissance J’ai pensé que cette fois, j’allais enfin avoir droit à la parole. Mais non, pour ma mère, la disparition de ce bébé n’était pas si grave que ça, puisque je ne l’avais même pas vu ! A partir de là, j’ai fait des insomnies terribles. Pendant des années. Jusqu’au jour où mon psy m’a fait comprendre que je n’aimais pas ma mère et que j’en avais le droit. Depuis, je dors. » Nous en avons le droit, mais nous n’osons pas en user… On a tous en nous la nostalgie du bon parent, avance Alain Braconnier, on ne pense jamais avoir été aimé exactement comme on le voulait. Quand l’histoire est douloureuse, c’est encore plus compliqué. On ne parvient pas à quitter sa mère quand elle nous a trop aimé, comme quand elle ne nous a pas assez aimé. » Seule la mère suffisamment bonne », selon l’expression du psychanalyste et pédiatre anglais Donald Winnicott La Mère suffisamment bonne - Payot, “Petite Bibliothèque”, nous permet d’acquérir sereinement l’autonomie de l’adulte celle qui, en satisfaisant nos désirs, nous apprend que la vie vaut la peine d’être vécue ; la même qui, en en frustrant certains, nous dit aussi qu’il faudra conquérir seul cette autonomie. Pour aller plus loin Idées clés - Un tabou. L’idée d’une mère non aimable » et non aimée » est insoutenable en soi. - Un sentiment complexe. Et pourtant, certaines mères sont mal-aimantes », voire malfaisantes ».- Un équilibre à trouver. S’il est trop difficile de la rejeter, il faut tenter de s’en protéger par une prise de distance. La peur d’être comme elle Devenues mamans à leur tour, Virginie et Marie ont gardé le lien pour leurs enfants, avec l’espoir que leur mauvaise » mère devienne au moins une bonne » grand-mère. A la naissance de son premier enfant, Virginie a visionné des vidéos tournées par son père quand elle était petite. Elle y a vu une femme qui riait, et une petite fille choyée. Ça m’a fait du bien, se souvient-elle. En fait, elle a disjoncté quand j’étais adolescente, mais avant, elle avait l’air heureuse de m’avoir. C’est sans doute grâce à ces premières années que j’ai pu être une bonne mère. Mais quand je la vois s’énerver contre mes enfants, je suis bouleversée, parce que je reprends conscience de ce qu’elle est devenue. » Comme Virginie, Marie a pris sa mère comme antimodèle pour tisser le lien avec ses enfants. Et cela a fonctionné A la fin d’une longue conversation téléphonique, ma fille m’a dit “Ça fait du bien de parler avec toi.” J’ai raccroché, et j’ai éclaté en sanglots. J’étais fière d’avoir corrigé le tir, d’avoir réussi à construire une belle relation avec mes enfants, et, en même temps, je réalisais ce que je n’avais jamais eu. » L’échec originel de l’amour maternel a été en partie compensé par quelqu’un qui a communiqué à ces femmes l’envie d’avoir un enfant, leur a livré les clés pour l’élever, l’aimer et en être aimées grâce à ces tuteurs de la résilience », selon l’expression du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, ou ces artisans de la bien-traitance », pour Danielle Rapoport, ces enfances cabossées peuvent donner des mères réparées. La quête de l’indifférence Quand les relations sont trop douloureuses, la prise de distance devient cruciale. Et les enfants blessés se lancent alors dans la quête de l’indifférence. Celle-ci protège, explique Alain Braconnier, c’est une défense contre l’affectif. Mais elle est fragile il suffit d’un geste de sa mère pour être touché. » Tous disent en rêver, mais avouent en être incapables. Je me protège d’elle, je vis loin, je m’investis ailleurs, raconte Anna. Mais je vois bien, à la façon dont je m’énerve quand je la vois, que je ne suis pas indifférente. » Marie parle, elle, d’un modus vivendi qu’elle a instauré, plus facile à supporter intérieurement qu’une rupture je la vois un minimum, par obligation, sans aucun plaisir ». S’autoriser à ne pas aimer celle qui nous a élevé sans trop en souffrir, c’est très difficile, mais possible. L’indifférence, c’est de la carence affective dépassée, de la haine consolée, constate Danielle Rapoport. Quand on a fait le tri entre sentiments et culpabilité, on a défait le nœud de départ, on arrive à prendre ses distances et à faire sa route, voire à dire “Je n’aime pas ma mère.” Devenir adulte, c’est ça se détacher de ce qui nous encombre. Mais c’est un long chemin à parcourir… » Pour aller plus loin Un sentiment très récent Aimer sa mère ? Avant le XXe siècle, la question ne se posait même pas. L’enfant était élevé par la communauté, les mères laissaient faire les nourrices. Jusqu’au XIXe siècle, la relation à la mère n’avait pas besoin d’être affective, rappelle Florence Weber, sociologue, professeure à l’Ecole normale supérieure, à Paris. Le romantisme a inventé les sentiments dans la famille. Aujourd’hui, l’idée qu’une mère abandonne son enfant ou s’en occupe mal est intolérable, parce que l’on considère qu’elles ont le choix. Si elles ont fait un enfant, c’est qu’elles l’ont voulu les injonctions, les attentes qui portent sur elles sont énormes. » Et sur les enfants aussi. Dans notre société de performance, l’éducation devient un vrai challenge, poursuit la sociologue Christine Castelain-Meunier. Par ailleurs, la psychanalyse est passée par là. Les relations mère-enfant sont constamment évaluées, et particulièrement par les principaux intéressés il y a un impératif de bonne mère, et un impératif de bonne fille-bon fils. » Chez les espèces qui n’ont qu’un seul petit à la fois, on peut parler d’amour » Pascal Picq, paléoanthropologue et primatologue, maître de conférences au Collège de France, à Paris. Il revient sur le rapport mère-petit chez les animaux. Psychologies Les notions d’attachement et de lien du sang existent-elles chez l’animal ?Pascal Picq Oui, très clairement. Mais leur qualité varie en fonction de l’espèce. Si les poissons ou les insectes pondent et s’en vont, les grands singes, au contraire, s’investissent très fortement dans l’éducation. Il en va de la survie du petit. En fait, tout dépend de la stratégie de reproduction qui est en jeu. Certains animaux, comme les rongeurs, ont des portées très nombreuses leur espèce n’est donc pas en danger. Par ailleurs, ceux-ci ont un déterminisme génétique très marqué – les jeux sont faits dès la naissance. Les petits grandissent et apprennent très vite, l’apport de la mère est essentiellement alimentaire. Le lien est réduit au minimum. C’est exactement l’inverse chez tous les mammifères qui n’ont qu’un seul petit à la fois. La mère s’implique alors plus profondément, à des niveaux bien plus divers que la seule alimentation. Le contact physique, les caresses sont très importants. Le processus d’attachement s’inscrit aussi dans la durée la gestation est longue, le sevrage est tardif et la vie sera plus longue. Le cerveau a eu bien plus de temps pour se développer in utero, il en découle une forme d’attachement beaucoup plus complexe. On peut même parler d’amour si une femelle perd son petit, elle sera extrêmement déprimée. Elle adoptera un fonctionnement analogue à celui de l’espèce humaine. Est-ce qu’une mère animale peut être une mauvaise mère » ? Pascal Picq A priori, toute femelle est faite pour la reproduction, et donc pour être mère. Mais, pour des raisons organiques, génétiques, elle peut ne pas avoir développé cette aptitude. L’environnement compte aussi beaucoup. Si une mère est stressée, si le milieu dans lequel elle évolue est défavorable, elle ne pourra pas remplir son rôle. Elle pourra même être maltraitante. C’est le cas par exemple d’une femelle orang-outan qui vient de mettre bas au Jardin des Plantes, à Paris elle est très mal et refuse de s’occuper de son nouveau-né. Mais le dysfonctionnement peut aussi venir du petit. S’il a un comportement étrange, s’il ne correspond pas aux schémas habituels, ça ne marche pas. Quand un chaton est anormal, il arrive que sa mère le mange… L’attachement, c’est toujours une rencontre entre deux individus elle peut ne pas avoir lieu. Boris Cyrulnik On construit ce lien toute sa vie » Comment se forme l’attachement mère-enfant ? Et pourquoi ce lien si puissant peut-il être altéré ou de mauvaise qualité ? L'avis de Boris Cyrulnik, neuropsychiatre Puisque nous sommes aussi des animaux, nous sommes programmés pour la survie de l’espèce, et le lien mère-enfant en est la condition sine qua non. Dès sa naissance, l’enfant “imprime” sa figure d’attachement, que ce soit sa mère, son père, ou un autre », rappelle Boris Cyrulnik. Autrement dit, il apprend à reconnaître son odeur, son goût, sa voix. Et plus tard, son visage. C’est à partir de cette empreinte » que le lien va se faire. Or, pour des raisons génétiques, des dysfonctionnements organiques de la mère ou de l’enfant, cette empreinte peut ne pas se former. L’attachement est un tissu qu’un enfant et sa mère tricotent toute leur vie, souligne Boris Cyrulnik. S’ils sont séparés à la naissance, ou si les débuts se passent mal, le tricot se fait avec un trou, que la suite des événements va plus ou moins pouvoir réparer. » Car parallèlement se tisse l’attachement affectif, puis culturel. L’humain n’évolue pas dans un univers exclusivement biologique l’environnement sensoriel et familial affecte directement son cerveau. Des découvertes récentes l’ont prouvé. Dans son dernier ouvrage De chair et d’âme, Odile Jacob, 2006, Boris Cyrulnik rapporte des études menées dans des orphelinats roumains, où les enfants sont élevés dans un isolement quasi total, et un examen au scanner montre une atrophie du lobe préfrontal et du cerveau limbique, responsable des émotions. Quand certains de ces enfants sont placés en famille d’accueil, leurs zones reprennent une taille normale dans l’année qui suit. On construit ce lien, même biologique, toute sa vie, poursuit le neuropsychiatre, il peut donc se rompre. L’amour, même pour sa mère, n’est pas inaltérable. » Ce lien si fort est donc fragile, mouvant, et la querelle entre les tenants du tout-biologique » l’attachement mère-enfant est programmé biologiquement et ceux du tout-culturel » l’amour pour sa mère relève de la norme sociale n’a plus lieu d’être. Il faut dépasser ces clivages obsolètes, assure Boris Cyrulnik. L’inné, l’acquis, c’est un vocabulaire idéologique. La biologie n’est rien sans la culture, et vice versa. C’est comme se demander si, pour respirer, qui des poumons ou de l’oxygène est le plus important. Un cerveau sain sans émotions ne donnera rien de bon, des émotions sans cerveau non plus. L’être humain est un système complexe avec une convergence de causes et une émergence de conséquences multiples biologiques, psychologiques et sociales. » Tout comme la qualité de ses relations... Pour aller plus loin A lire La Bien-Traitance envers l’enfant, de Danielle Rapoport. La psychologue explore une série de pratiques et de conduites pour permettre à nos enfants de grandir en toute sérénité Belin. Mères au bord de la crise de nerfs, de Judith Warner. Les mères d’aujourd’hui font face à des injonctions multiples et contradictoires. L’auteure les incite à revendiquer le droit de vivre aussi pour elles-mêmes Albin Michel. Le Sang, le Nom, le Quotidien, de Florence Weber. Qui sont nos parents ? Ceux qui nous ont mis au monde, ceux qui nous ont transmis leur nom ou ceux qui nous ont élevés ? Partant d’un cas particulier, la sociologue décrypte la complexité de la parentalité Aux lieux d’être.
ma mère est morte et je ne pleure pas